Direction l’Orient en stop – Épilogue

 

« Il y a maintenant un peu plus d’un an, je prenais la décision de placer ma confiance en mon pouce et en l’humanité alors que commençait une incroyable épopée en autostop vers l’Asie. Je me rappellerai toujours de cette matinée pluvieuse de juillet lorsque mon père m’a déposé à une station essence à quelques dizaines de kilomètres de Nantes. Impossible de ne pas me demander ce matin-là : Qu’est-ce que tu fais de ta vie putain ?!

 

377 jours et près de 30.000 kilomètres plus tard, je peux vous dire qu’il s’agissait d’une des meilleures décisions que j’ai pu prendre. Pour résumer le périple en quelques phrases : j’ai d’abord traversé en autostop la France, l’Europe, la Turquie, la Géorgie, l’Arménie et l’Iran jusqu’à Bandar-Abbas sur la côte du Golfe Persique. Poursuivre le périple par voie terrestre par le Pakistan s’avérait ensuite malheureusement trop compliqué, j’ai donc pris le bateau pour Dubaï puis un vol pour Mumbai en Inde. Après cinq mois en Inde et au Népal, j’ai dû prendre l’avion une seconde et dernière fois car une traversée du Tibet est très coûteuse et semée d’embûches administratives. J’ai ensuite traversé la Chine en stop de Chengdu jusqu’à Pékin avant de prendre le train pour retourner vers l’ouest. Le retour vers l’Europe s’est donc fait à bord du Transmongol et du mythique Transsibérien, à travers la Mongolie et la Russie jusqu’à Saint-Pétersbourg. De là, je suis rentré avec un mix de bus, de bateau et de stop à travers l’Europe jusqu’à ma natale Nantes.

 

Voilà pour la géographie. Sur le plan humain, j’ai rencontré des centaines de personnes incroyables venant de cultures et milieux sociaux divers et variés. Le voyage, et surtout l’autostop, c’est l’ascenseur social permanent : souvent un challenge mais de manière générale une expérience très enrichissante. Pas de place pour la routine cette année. Parmi les jobs que j’ai pu trouver pendant mon périple : prendre des photos pour des auberges de jeunesses en Turquie et en Géorgie, j’ai aussi travaillé dans une ferme dans le sud de l’Inde, donné des cours d’anglais dans une école au Népal, aidé une famille nomade pour la tonte des moutons en Mongolie, etc. Le Couchsurfing était aussi un super outil pour faire l’expérience des cultures locales. J’ai eu la chance de me faire héberger en Italie, en Turquie, en Iran, en Inde, en Chine et en Russie.

 

Un tel voyage vous apprend beaucoup de leçons de vies, et certaines mettront sûrement un peu de temps à mûrir dans mon esprit. Une s’impose par contre sans attendre : PEOPLE ARE GOOD. Pour rappel, personne n’a essayé de me faire du mal pendant toute cette année d’errances. Les pays que l’Occident a tendance à diaboliser se sont par ailleurs révélés être les plus accueillants. A l’heure du repli sur soi général, où ceux qui soulignent les différences culturelles, ethniques et religieuses de leurs voisins sont toujours plus nombreux, il est primordial de rappeler que nous sommes fondamentalement les mêmes. L’intolérance nous perdra. Nous sommes tous des Hommes !

 

J’ai beaucoup de personnes à remercier. Pour n’en nommer que quelques-uns, merci à mes parents et mes sœurs de m’avoir toujours soutenu dans mes choix. Merci aux copains et copines de la maison que je ne vois pas souvent mais qui ont toujours été là pour moi. Mention spéciale pour Elias qui a organisé un crowdfunding après que mon appareil photo et PC se soient fait volés deux semaines après mon départ. Merci à Belen, David et Tolga avec qui j’ai partagé en partie ce périple. Merci à tous les gens que j’ai eu la chance de rencontrer, et gros merci à ceux qui m’ont pris en stop ou m’ont hébergé, sans vous rien n’aurait été possible ! »

 

Texte rédigé à mon retour le 22 juillet 2018

 

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